Ce matin, j’ai terminé un livre* avec ce paragraphe : “Récemment, une lectrice m’a demandé de remercier les personnes qui m’entourent de me permettre d’écrire. J’ai été profondément touché, parce que, comme elle, je crois que si je peux raconter ces histoires-là, si je peux ressentir ces émotions et poser des mots dessus, c’est parce que je suis entourée de personnes qui me le permettent.”
Puis, les réseaux sociaux m’ont rappelé que, cet après-midi, l’association “Parents arc-en-ciel” profitait d’un goûter pour exprimer de la gratitude.
Ensuite, au décours d’une balade je trouve une carte postale, unique, avec une belle calligraphie du mot “Merci”.
Alors j’ai su que ce soir, j’allais vous parler de gratitude. Non pas parce que c’est à la mode mais parce que j’en ai appris le pouvoir après de longues années de fausses-croyances.
J’ai longtemps dit merci pour être polie. J’ai longtemps cru qu’on remercie les gens quand on n’a plus besoin d’eux, pour ne plus avoir besoin d’eux. Mais “On est un con” disait ma grand-mère ; Et elle avait raison ! J’ai appris à ne plus d’utiliser ce “on” qui n’est ni moi, ni toi, ni nous, qui n’est personne. Je tente d’exprimer avec clarté et sincérité ce que je pense. Je digresse car ce n’est pas qu’on devait parler de gratitude mais je voulais vous écrire à ce sujet. Merci Mémé pour la force de tes mots !
Je sais maintenant que le remerciement prend sa source dans le coeur : dans le mien quand je suis reconnaissante de ton geste, dans le tien quand tu as plaisir à recevoir mon élan. Aucune dette entre nous, aucune attente, aucun orgueil, aucune servitude. Simplement de la reconnaissance, une posture depuis l’esprit, le coeur.
La gratitude offre une belle énergie à celui qui la ressent. Elle s’amplifie, en écho, entre nous qui offrons et recevons, offrons en recevant et recevons en offrant…
Elle nous ancre dans l’instant.
La psychologie positive nous invite à cultiver un regard émerveillé et énergisant en inscrivant, chaque soir, dans un joli carnet les belles choses de la journée pour lesquelles nous éprouvons de la reconnaissance. Ainsi, Florence Servan-Schreiber nous propose d’apprendre à voir les choses autrement, développer un optimisme réaliste qui amplifie le bonheur en consignant nos “3 kifs par jour”. Il s’agit de célébrer un instant, une situation, qui incite à remercier quelqu’un en particulier ou la vie en général.
Voici ma célébration de ce dimanche :
Je suis emplie de gratitude pour la marche de ce matin en front de mer avec mon fils. Il était réjoui de sa meilleure santé, le ciel était lumineux, les vagues puissantes, le vent vivifiant.
Je suis reconnaissante à ma fille pour son altruisme. Impatiente de retrouver son amie qui a besoin de soutien, elle a chahuté mon programme de début d’après-midi pour aller à l’essentiel.
Merci à Céline, mon amie du Désert, qui en évoquant les conflits qui nous challengent, m’a permis de dépasser mon agacement d’être bousculée par ma fille pour saisir l'importance d’être présente au juste moment.
Et vous, pour quoi ressentez-vous de la gratitude ce soir ?
P.S. : Merci à vous qui me lisez. Vous m’apportez l’énergie de créer encore, avec d’autres mots. Je vous offre cette belle phrase de Proust : “Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries.”
*Il est grand temps de rallumer les étoiles, V. Grimaldi
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