Le printemps a illuminé ma semaine. Le lilas a fleuri dans mon jardin, d’abord violet puis blanc. Un couple de tourterelles niche dans un angle de pergola. Les semis ont quitté leur jardin d’hiver pour rejoindre la pleine terre.
Je sème, je plante, j’arrose. Pas de gazon à l’anglaise. J’aime les coquelicots qui se ressèment où ils veulent. Jardin sauvage dans lequel je trouve une place pour un pied de potimarron donné par les voisins et pour les gourdes oiseaux semées avec les enfants. J’aime prendre soin du jardin en le dérangeant le moins possible. Comme Doug Larson, je crois que les mauvaises herbes sont des plantes qui maîtrisent toutes les compétences de survie et refusent d'apprendre à grandir dans le rang. J’aime le pissenlit et le plantain. Cette semaine, je me suis assise dans le jardin et j’ai regardé les herbes pousser librement.
Je pense au film L'Autre Connexion que j’ai partagé avec mon cadet. Nous avons rêvé ensemble d’une autre école où empathie, expérience et collaboration serait des piliers éducatifs. J’ai rêvé d’avoir une “sit place”, un endroit précis dans la nature où revenir chaque jour contempler la vie, ressentir le temps qui nourrit, découvrir la richesse d'un coin de nature, ses occupants, ses passants…
J’éduque mes enfants comme je jardine. Je sème des graines de bienveillance, de clairvoyance. J’élague parfois quelques préjugés. J’arrose de rencontres inspirantes. Je protège et tuteure parfois un temps. Mes enfants comptent les oeuf des poules, lisent les bandes dessinées de papa et écoutent les histoires de maman, ils écrivent leurs journaux intimes et quelques courriers à ceux qu’ils aiment. Ils se donnent des tuyaux et s’évitent des embûches mutuellement. Ma grande enseigne déjà sa passion à des plus jeunes. Mon cadet arbitre les matches comme un professionnel. Mon benjamin dessine les plantes qui soignent. Ils grandissent librement.
J’ai mis le point final à l'épilogue de mon carnet de voyage. Je démarre cette nouvelle semaine avec ce mantra ramené d’Inde : “La magie naît de l’intention” alors j’ai l’intention de trouver une place dans la nature proche pour m’asseoir chaque jour et vivre la magie de l’instant.

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