En ce dimanche d’été, le vent souffle assez pour rester à l’abri, dans le calme de mon bureau et lire. J’aime lire. Je lis pour m’évader, pour découvrir l’écrivain et ses idées, pour approfondir des notions, pour guider mes pratiques.
J’aime lire depuis que D&D m’ont offert Poil de carotte et Vendredi ou la vie sauvage pour occuper mes nuits orageuses. J’avais dix ans. Je ne me souviens pas de mes livres avant ces deux histoires-là. Il y en a eu pourtant et ils font sûrement la lectrice que je suis. Il me plait de croire que j’ai aimé lire Le hibou qui avait avalé la lune, ce livre que ma mère avait conservé et j’ai adoré lire à mes enfants.
A l’université, j’ai découvert, en étudiant l’effet Stroop, que la lecture était, sauf trouble des apprentissages, automatique. J’ai compris alors pourquoi je lisais tout, tout le temps !
Je lis sans chercher à lire parfois. C’est pour celà que je sais ce qui est inscrit sur les boîtes de céréales du petit-déjeuner.
Je lis ce qu’on me propose toujours. De fil en aiguille, un livre en évoquant un autre, un article faisant référence à sa source littéraire, je me retrouve souvent avec une accumulation de lectures à venir.
Je lis plusieurs textes en même temps, ou presque. Je les dissémine : un roman pour la nuit, une bande dessinée au coin du feu, un essai au cabinet, un abécédaire aux toilettes, un ebook sur la toile, un article dans mon cartable, un recueil de poésie dans mon sac à main, un guide botanique dans mon sac à dos… Ces écrits se font parfois écho, ou pas, mais toujours j’aime les alterner. Il m’arrive quelquefois d’avoir deux livres en main. Je souris alors de mon impatience et je prends le temps d’en refermer un pour accorder à chaque lecture ma pleine conscience.
Je lis dans les bibliothèques de mes hôtes. Tous ont des livres, même ceux qui m’assurent ne pas aimer lire. Je lis des recettes de cuisine, des magazines de surf, des livres pour enfants, des Sélections du Reader Digest, des Guides du Routard du Finistère, des Classiques. Dans ces pages, je jubile de découvrir autant l’univers de l’auteur que celui de mes hôtes.
Je lis en suivant les 10 Commandements du lecteur rédigés par Daniel Pennac. Je respecte surtout les droits de lire n’importe quoi et n’importe où. Mes enfants me servaient d’alibi pour le droit de lire à haute voix. Maintenant, je dois trouver un autre prétexte.
Voici venu le temps d’un nouveau projet. Je pars en vacances, avec seulement de la poésie dans mes bagages. Je mets ce billet en pause pour le mois d’août car j’aspire à prendre le temps de partager avec vous ces riches lectures. Ecriture, lecture, photographie seront au rendez-vous de cette douce pause estivale que je souhaite réjouissante.
Poil de carotte de Jules Renard
Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier
Le hibou qui avait avalé la lune de Bernard Clavel
Les 10 commandements du lecteur selon Pennac :
1. "Le droit de ne pas lire »
2. « Le droit de sauter des pages »
3. « Le droit de ne pas finir un livre »
4. « Le droit de relire. »
5. « Le droit de lire n'importe quoi » (même s'il y a des bons et des mauvais romans)
6. « Le droit au bovarysme (c'est-à-dire à la passion quand on lit).
7. « Le droit de lire n'importe où »
8. « Le droit de grappiller » (commencer un livre par le milieu !)
9. « Le droit de lire à haute voix »
10. « Le droit de nous taire » (taire nos sentiments à l'égard du livre)

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