Monsieur D. doit tourner la clef laissée dans la serrure pour m’accueillir. J’arrive tôt ce matin.
Il s’efface. J’avance en silence dans le couloir sombre.
Il me rejoint dans la salle étonnamment inondée de lumière. Nous nous attablons.
Nous nous rencontrons pour la troisième fois. Nous avons quelques habitudes ensemble.
Nous interrogeons la solitude, la mort, le deuil de soi.
Accepter de vieillir ou mourir.
Il me déroule sa journée à venir, semblable à celles passées.
Enchaînement de petits riens.
Horaires précis pour encadrer l’ennui.
La vie au ralenti.
J’écoute cette valse lente. Mon regard se perd dans le magnifique saule pleureur.
L’automne s’installe au jardin et dans son être.
Je lui promets un printemps littéraire pour réchauffer l’hiver à venir.
Monsieur D. reste songeur. Je pars avec tous ses mots à tricoter.

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