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Fichu temps

Photo du rédacteur: Laetitia BaillyLaetitia Bailly


L’hiver ne s’est pas complètement installé. Aux gelées lumineuses de la semaine dernière ont succédé le vent et la pluie. L’automne est encore là avec ses tempêtes.

Je regarde jamais la météo télévisée mais j’aimais l’écouter, marine, à la radio.

Il y a trois ans, la diffusion des grandes ondes cessait, et avec elle la poésie de la météo marine :

Pour Pas-de-Calais et Antifer, vent de secteur sud-ouest 5 à 6 virant secteur ouest cette nuit. Mer forte à très forte, localement grosse. Il y aura quelques pluies ou encore de la bruine. Pour Iroise, il y aura de fortes rafales, puis vent fraîchissant ouest puis mollissant ouest . La mer sera agitée à forte. Forties, Dogger, Fisher, Casquet, Ouessant, Cantabrico...

Je reste nostalgique. Quand les essuies-glaces peinaient à essuyer les trombes d’eau qui déferlaient sur la route, je me laissais bercer par ces mots dans l’obscurité de la route des retours de week-ends. Cette météo me faisait voyager. Elle me faisait rêver dans les traces de Titouan Lamazou, comme au fil des pages du vieil homme et la mer. Parfois elle m’inquiétait. Toujours, elle m’apportait une grande sensation de chaleur intérieure, de gratitude pour le confort de mon foyer.

Je ne regarde jamais la météo car je veux garder l’esprit ouvert. Je connais ma tendance à anticiper jusqu’à m’empêcher de cueillir l’instant tel qu’il se présente. Penser que demain sera froid et humide contracte mon corps et ma joie. Imaginer la prochaine journée lumineuse et brûlante me prive du plaisir de la fraîcheur de la présente soirée. Je cherche à préserver en moi l’accueil inconditionnel, sans préjugé, de ce qui est là. Je préfère ne pas croire que demain sera beau pour mettre toute mon énergie à sentir que maintenant est parfait.

Je ne regarde jamais la météo mais j’aime explorer ma météo intérieure. Comme hier, avec ces parents extraordinaires* alors que nous jouions ensemble avec les mots à écouter nos maux pour mieux les penser et les panser encore. Nous sondions ensemble, nos tempêtes émotionnelles, nos éclaircies. A ce jeu de la météo intérieure, une seule règle : toucher à l’essentiel avec beaucoup de bienveillance pour soi ; Une seule réussite : écouter ce qui vit en nous. En partageant nos météos intérieures, nous nous sommes offert une pause de douceur puis au décours de l’apaisement, ouverts, à tous les possibles et donc au meilleur.

Je n’ai pas regardé pas la météo de ce dimanche et il a été parfait. Nous sommes sortis dans les rafales admirer la force de la marée. Nous sommes revenus dynamisés. Alors dans l’église, le Vent d’Est ami a soufflé sur notre Chorale** pour un concert vivifiant et sensible. Au moment de nous quitter, un éclair à déchiré le ciel, synchronie. Dans cette soirée d’automne qui s’achève, le vent ronronne dans la cheminée sa poésie de l’instant à vivre. Tout est parfait.

*Le rendez-vous des parents extraordinaires des bobos à la ferme

**Chorales Croqu’Notes et Vent d’Est pour téléthon 2019

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